Plaidoyer en Belgique

Gardons les frères et sœurs ensemble lors des placements

Cela semble aller de soi mais, pourtant, cela ne l’est pas : les enfants qui ne peuvent plus grandir chez leurs parents se retrouvent encore trop souvent séparés de leurs frères et sœurs. C’est pourquoi nous voulons changer cette situation en collaborant activement avec d’autres acteurs.

Repenser l’organisation de l’Aide à la jeunesse

pour que les frères et sœurs ne soient plus séparés

Investir dans la force des relations familiales

plus la famille est forte, plus l’enfant est fort

La situation aujourd’hui

Notre enquête « Nous sommes des jeunes comme les autres, malgré nos parcours particuliers » montre que trois jeunes adultes sur quatre ayant vécu dans l’Aide à la jeunesse n’ont pas de famille sur qui compter quand ils ont besoin d’un soutien pour prendre des décisions ou quand ils demandent un soutien affectif. L'une des explications ? Les frères et sœurs sont souvent séparés lorsqu'ils doivent être placés.

Nous avons mené en novembre 2019 une enquête auprès de 97 jeunes Flamands ayant une expérience dans l’Aide à la jeunesse. Elle met en évidence que 77 % des jeunes interrogés n'ont pas grandi avec un ou plusieurs frères et sœurs.

Le Parlement fédéral a adopté en mai 2021 une proposition de loi donnant aux frères et sœurs le droit de ne pas être séparés. C’est une étape capitale ! Nous nous sommes battus pendant deux ans avec Bernard De Vos, le Délégué général aux droits de l’enfant de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et bien d'autres pour y parvenir.

« Je m’inquiétais pour eux, mais ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas les soutenir, pas leur dire que j’étais là pour eux. Et maintenant, j’ai quatre frères et sœurs que je ne connais pas, j’ignore ce qu’ils font dans la vie. » Lisez l’intégralité du témoignage ici.

Idriss Dauphin

Pourquoi grandir ensemble est essentiel

L’interaction entre frères et sœurs est une sorte de « laboratoire d’expérimentation » pour les enfants, où ils peuvent tester leurs limites. Se disputer mais pouvoir rejouer ensemble un quart d’heure plus tard. Le mélange unique entre solidarité, rivalité et amour qui existe entre eux leur permet de poser des actes qui ne seraient pas admissibles dans d’autres relations.

C’est la raison pour laquelle cette relation est si importante pour le développement. Pour les enfants qui grandissent dans l’Aide à la jeunesse, le lien de fratrie est encore plus important. Il y a trois raisons principales à cela :

  1. Un passé commun
    Ils partagent la même histoire, les mêmes questions et les mêmes émotions quant à leur passé. Cela crée un lien important pour donner une place à ce passé.
  2. La relation familiale la plus durable

    La relation entre être les frères et sœurs constitue un lien important avec leur famille d'origine. Comme ils sont aussi de la même génération, ce lien est la relation familiale la plus durable.

  3. Le début d’un réseau social

    En raison d'une histoire faite de changements, la plupart des enfants placés ont noué peu d’amitiés ou de relations familiales solides. Cela devient surtout un problème le jour où ils sont amenés à vivre seuls. D’une part, ils n’ont parfois personne pour les aider à relever les défis auxquels ils sont confrontés. Ensuite, ils souffrent souvent de solitude. La fratrie est alors le premier pas vers le développement d’un réseau social.

« La relation entre frères et sœurs est un monde en soi. Quand on les voit ensemble, on peut considérer leur comportement et leurs émotions comme un ensemble et on dispose de toutes les pièces du puzzle. » En savoir plus.

Stéphanie Haxhe, psychologue et ancienne collaboratrice chez SOS Villages d’Enfants

Garder les fratries unies : un principe de base dans nos projets

Donner aux frères et sœurs la chance de grandir ensemble est un principe qui se trouve au cœur de nos projets, aussi bien en Belgique qu’à l’étranger. Dans notre Village d’Enfants SOS Chantevent, près de Marche-en-Famenne, 8 enfants sur 10 vivent au quotidien avec un ou plusieurs frères et sœurs. Nous adoptons la même approche dans notre Maison d’accueil Hejmo et nos Maisons Simba, qui mettent l’accent sur le maintien des fratries unies.


Nos objectifs

  • L’adoption de la loi est un premier pas dans la bonne direction : nous continuerons de travailler avec les décideurs politiques pour veiller à ce que la loi soit appliquée dans la pratique.

  • Nous voulons inciter l’Aide à la jeunesse à investir davantage dans la force des relations familiales. Nos 75 années d'expérience dans l'accueil des enfants nous ont appris que la famille d'origine est cruciale pour l'avenir des enfants, même si cette situation est complexe.


Découvrez grâce à cette ligne du temps les mesures que nous avons prises pour atteindre nos objectifs.

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Contactez Jolien Potemans, coordinatrice du projet, par e-mail à l'adresse jolien.potemans@sos-villages-enfants.be ou par téléphone au 02 639 09 70.

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