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Familles en Belgique

Un témoignage poignant d’Idriss, qui a grandi dans notre village d’enfants belge

Le 23 novembre dernier, plusieurs membres de SOS Villages d’Enfants étaient au parlement fédéral pour soutenir une proposition de loi sur la protection du lien entre frères et sœurs. Parmi nos experts se trouvait Idriss Dauphin un jeune homme de dix-neuf ans qui a vécu depuis l’âge de trois ans dans notre village d’enfants belge. Idriss a grandi au village avec sa sœurs, mais il a quatre autres frères et sœurs avec qui il a perdu le contact.

idriss

« Pouvoir grandir avec ma sœurs a été très important pour nous deux. Nous n’étions jamais seuls, nous pouvions toujours compter l’un sur l’autre. Cela nous a aussi aidés à comprendre ce que nous avions traversé. Mais avec nos quatre autres frères et sœurs, nous avons peu à peu perdu le contact. En tant qu’aîné de la famille, j’ai bien essayé d’organiser des visites. Mais ce n’était pas la solution. Nous passions de temps en temps une heure ou deux ensemble, mais nous ne nous connaissions pas et il y avait toujours des accompagnateurs avec nous. Ce n’est pas comme cela que se construit une relation entre frères et sœurs. Je m’inquiétais pour eux, mais ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas les soutenir, pas leur dire que j’étais là pour eux. Et maintenant, j’ai quatre frères et sœurs que je ne connais pas, j’ignore ce qu’ils font dans la vie. Je comprends qu’il ne soit pas toujours facile d’accueillir tous les membres d’une fratrie. C’est pourtant la meilleure solution. C’est en vivant ensemble que nous pouvons construire ce lien entre nous. »

Nous soutenons la proposition de loi pour la protection du lien entre frères et sœurs

Depuis la création du premier village d’enfants en 1949, SOS Villages d’Enfants met tout en œuvre pour accueillir ensemble les membres d’une même fratrie. La fratrie est le lien familial le plus durable, surtout lorsque les enfants ne peuvent plus grandir auprès de leurs parents. SOS Villages d’Enfants croit en la force de cette relation et soutient, en sa qualité de membre du groupe d’experts « fratries », la proposition de loi qui était sur la table.

Aux côtés d’Idriss se trouvait Stéphanie Haxhe, notre psychologue, qui a convaincu une assemblée de responsables politiques, de scientifiques et d’experts de l’importance de la relation entre frères et sœurs.


Stéphanie Haxhe :

« Un corpus de données cliniques et de recherche a mis en évidence que la chaleur vécue dans la relation fraternelle est liée à une meilleure acceptation par les pairs et une plus grande compétence sociale dans l’enfance. La relation fraternelle fonctionne comme un lieu d’expérience où les enfants apprennent à échanger dans la bienveillance.

Par exemple, en 'agressant' un frère/une sœurs, l’enfant apprend non seulement l’effet de sa conduite sur un autre, mais aussi des stratégies nouvelles de réaction, d’adaptation, de gestion de l’agressivité en observant la réaction de l'autre. De manière générale, ces apprentissages sont beaucoup plus libres avec les frères et sœurs qu’avec les parents ou des amis, relations dans lesquelles la peur de rétorsion ou de rupture est plus importante.

La fratrie a également été décrite comme une source de sécurité affective. Les frères et sœurs représentent des sources de soutien non jugeant dans des moments de stress émotionnel. Toute cette littérature clinique et scientifique met en évidence l’importance et le bienfondé d’un maintien du lien de fratrie lors d’une séparation des parents et/ou d’avec les parents.

Et pourtant, à l’heure actuelle, aucune loi belge ne prévoit la protection du lien de fratrie. Lorsqu’une mesure de placement est décidée, un nombre très réduit de frères et sœurs bénéficient d’un placement conjoint.

C’est pour cette raison que j’ai initié, il y a bientôt deux ans, un groupe de travail interdisciplinaire (GIFS) réunissant des juristes, sociologues, psychologues, directeurs d’institution, afin de penser cette question et faire des propositions. Le GIFS a, dès sa création, été soutenu par le délégué général aux droits de l’enfant, M. S. Léonard (juriste du DGDE) et moi-même travaillant avec les membres du groupe à la formulation d’une proposition de loi à soumettre au Parlement. »

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