Parentalité positive
03/11/2020 - Partager les responsabilités parentales peut s’avérer difficile, surtout si maman, papa, mamy, papy… ont des approches différentes de l’éducation. Chacun voit les choses à sa façon. Notre experte An De Winter vous donne quelques conseils pour tirer le meilleur de la coparentalité.
© Katerina Ilievska
An De Winter« Vous voulez tous les deux le meilleur pour vos enfants. »
Lorsque les parents vivent ensemble, ils peuvent plus facilement partager leurs visions de l’éducation des enfants et adopter une culture parentale unique à la maison. Mais comment cela se passe-t-il lorsque papa et maman se séparent ?
« Avoir des approches différentes de l’éducation est tout à fait acceptable. Cela ne pose pas réellement de problèmes aux enfants. Ils sont d’ailleurs aussi confrontés à des styles d’éducation différents lorsqu’ils vont à l’école ou chez leurs grands-parents, explique An. Après un divorce, vous perdez bien entendu un peu de contrôle sur l’éducation de vos enfants. Vous aurez parfois l’impression que l’approche de l’autre parent ne vous convient pas. C’est en parlant ensemble de ces différences que vous parviendrez à mieux vous comprendre. Il y a souvent beaucoup d’amour et de bonnes intentions des deux côtés : vous voulez tous les deux le meilleur pour vos enfants. C’est cet objectif qui vous rapproche. »
Pour les enfants, cela devient plus difficile lorsqu’ils ont le sentiment de devoir faire un choix entre maman et papa : « Puis-je aimer papa quand je suis chez maman ? » Faites sentir à vos enfants qu’il est tout à fait normal d’aimer à la fois maman et papa, mais aussi belle-maman, beau-papa, mamy, papy… car l’éducation est un projet que vous réalisez ensemble.
An De Winter« Les enfants ne souhaitent qu’une chose : passer de bons moments avec maman et papa. »
Vous voulez bien sûr être le meilleur parent du monde pour votre enfant, mais cela ne doit pas vous pousser à vouloir surpasser votre coparent avec de beaux cadeaux ou des voyages paradisiaques. La bonne nouvelle est que les enfants sont biologiquement liés à leurs parents.
« C’est un lien solide qui ne s’exprime pas par des cadeaux ou des récompenses. Tout comme avec les punitions, il arrive de vouloir en faire trop. On aspire à ce que les cadeaux soient toujours plus beaux, plus gros, plus chers…, souligne An. En réalité, les enfants ne souhaitent qu’une chose : passer de bons moments avec maman et papa. »
La coparentalité commence par se mettre d’accord sur un certain nombre d’aspects pratiques. Qui va chercher les enfants à l’école ? Qui va les conduire à leurs cours de danse ? En communiquant entre vous, vous montrez que vous trouvez important que chacun continue de jouer un rôle dans la parentalité.
Le partage des responsabilités parentales s’accompagne parfois d’une grande tristesse, lorsqu’il résulte par exemple d’un divorce ou d’un placement des enfants. Vous n’êtes tout à coup plus le partenaire de personne ou votre rôle parental est limité. Il est important d’expliquer ce chagrin à vos enfants de façon accessible : « Notre situation actuelle est ainsi mais nous sommes toujours votre papa et votre maman et, ensemble, nous serons toujours là pour vous. »
© Alejandra Kaiser
An : « Le partage des responsabilités parentales est aussi un thème important dans nos Maisons Simba. Les enfants vivent au quotidien avec les parents Simba mais rentrent parfois à la maison un mercredi après-midi ou un week-end. La confiance mutuelle se développe alors entre les parents Simba et les parents d’origine. Des discussions peuvent avoir lieu : ″Allez-vous vous occuper de mon enfant comme je le désire ?″, ″Avez-vous des compétences parentales suffisantes ?″ Avec l’équipe pédagogique du projet Simba, nous offrons aux familles un soutien intensif. Notre objectif est que les enfants puissent un jour retourner vivre à la maison. »
« Faire couper les cheveux des enfants ? Nous ne faisons pas cela sans impliquer les parents. Cela peut sembler banal mais nous manifestons ainsi aux parents du respect et de la reconnaissance quant à leur rôle parental », conclut An De Winter, conseillère pédagogique des Maisons Simba.
Vous avez le sentiment que quelque chose ne va pas dans l’environnement de votre enfant ? Vous avez peur qu’il ou elle ne soit pas en sécurité ? Ne restez pas seul(e) avec vos interrogations ! Contactez la ligne téléphonique Écoute-Enfants au numéro 103 pour trouver ensemble une solution.