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15/04/2024 - L'artiste Laura Nsengiyumva a conçu le « Bijou de Ville » en collaboration avec SOS Villages d’Enfants et des personnes ayant vécu des expériences traumatiques durant l’enfance. Cette œuvre d'art, qui sera bientôt installée dans le centre de Bruxelles, sera un lieu de connexion, de reconnaissance mais aussi de sensibilisation aux traumatismes. Mais que signifie le « Bijou de Ville » pour Laura elle-même ? Et pourquoi le mot « perle » est-il si précieux pour elle ?
« Les perles sont un fil conducteur dans mon travail, raconte Laura. Il y a un lien étroit avec mes racines rwandaises et l'importance des perles dans le passé précolonial. Elles étaient utilisées comme moyen de paiement, mais aussi comme bijou. » La métaphore devient encore plus forte lorsque l'on relie les perles entre elles, selon elle. « Au sens propre comme au sens figuré, le collier forme un lien durable entre les histoires personnelles », explique-t-elle.
Laura Nsengiyumva« Le fait de travailler la matière, même dans le silence, libère la parole. À la fin, il y avait comme un sentiment de soulagement, de guérison et d’unité. »
« J’ai été invitée par une amie artiste à faire un atelier avec des femmes victimes de violences sexuelles. C’était l’occasion de tester l’aspect participatif de ce travail. J’étais vraiment hors de ma zone de confort, parce que je ne suis pas thérapeute. Cela a été une expérience très positive parce qu’on a vu que le travail était déjà un médium thérapeutique par lui-même. Le fait de travailler la matière, même dans le silence, libérait la parole. À la fin, il y avait comme un sentiment de soulagement, de guérison et d’unité. » Cela lui a donné la confiance nécessaire pour travailler sur ce sujet à Bruxelles.
Laura Nsengiyumva« Tout le monde peut laisser une trace, ce qui mène à l'art participatif. »
« Cette œuvre d'art participative est le "perfect match" entre SOS Villages d'Enfants et moi. » Selon Laura, la participation est la solution pour créer des monuments de manière plus démocratique dans le futur. « Tout le monde peut laisser une trace, ce qui mène à l'art participatif. Pour moi, il est désormais logique de travailler de la sorte, mais c'est nouveau pour nous tous. Nous apprenons beaucoup en le faisant. »
La collaboration n'est pas pyramidale : il n'y a pas un seul meneur dans ce projet. Et il y a beaucoup à faire, surtout sur le plan technique et pratique. « Les matériaux doivent pouvoir être manipulés par des enfants et répondre à de nombreux autres paramètres : les perles doivent être ignifuges et durables. » Le processus est un apprentissage pour l'artiste, les participants et la ville de Bruxelles. Laura conclut : « Bientôt, nous pourrons publier un manuel : "Comment réaliser ensemble un monument participatif. " »
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