Parentalité positive
15/04/2022 - La guerre en Ukraine nous touche tous. Les enfants entendent aussi parler du conflit et posent des questions. Comment aborder ce sujet difficile avec eux ? Lies Scaut, psychothérapeute et coordinatrice du programme de troisième cycle sur l’accompagnement en cas de deuil et de perte à la Haute École PXL (Hasselt), vous donne quelques conseils.
« Les enfants entendent parler de l’Ukraine et commencent à poser des questions, explique Lies. Donnez-leur des explications claires, dans un langage d’enfants : ″Les chefs de l’Ukraine et de la Russie ont une grosse dispute, une dispute entre pays.″ Insistez aussi sur les points positifs : le monde entier fait des efforts pour que la paix revienne le plus vite possible. Et la guerre a lieu loin de chez nous. »
À l’école primaire, les enfants ont souvent déjà une bonne idée de ce que la guerre représente. Ils sont influencés par leur entourage et l’école. La guerre est donc plus réelle pour eux. « Cela les pousse parfois à faire des généralisations : ″S’il y a la guerre en Ukraine, alors ce sera aussi bientôt le cas en Belgique.″ Apportez de la nuance et faites une distinction claire, par exemple en leur expliquant : ″L’Ukraine se trouve à environ 17 heures de route de la Belgique.″ »
Lies Scaut, psychothérapeute« Cela pousse parfois les enfants à faire des généralisations : ″S’il y a la guerre en Ukraine, alors ce sera aussi bientôt le cas en Belgique.″ Apportez de la nuance et faites une distinction claire.″ »
Il est compréhensible que les enfants et les adultes aient peur. La guerre est terrifiante. « Si votre enfant est anxieux, faites preuve de compréhension, conseille Lies. Mais essayez aussi de le rassurer : ″Il n’y a pas de menace en Belgique pour l’instant.″ »
Il est préférable d’éviter de faire peur à votre enfant inutilement. Lies : « Essayez de garder autant que possible votre propre anxiété sous contrôle, car elle est contagieuse. Les enfants cherchent de la sécurité auprès de vous. »
Jusqu’à l’âge de six ans, il est préférable de tenir vos enfants éloignés des écrans. Faites en sorte qu’ils ne voient ou n’entendent rien. À partir de l’école maternelle, la guerre commence à faire son apparition dans leur environnement. Vous ne devez pas nécessairement commencer à parler activement de la guerre avec les jeunes enfants, mais observez leurs jeux ou leur langage et restez ouvert·e à leurs questions.
« Avec les enfants de six ans ou plus, vous pouvez regarder ensemble les journaux pour enfants », propose Lies. Le journal télévisé « Les Niouzz » aborde par exemple l’actualité dans un langage adapté à un jeune public. « Vous savez ainsi ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent et comment ils y réagissent. C’est le moment idéal pour entamer la conversation. »
Après les attentats de Bruxelles, Lies et son mari Erik de Soir, psychologue, ont écrit le livre « Dois-je avoir peur maintenant ? Aider les enfants en période d’anxiété et de terreur. » (en néerlandais). Le livre est à nouveau d’actualité et est republié dans une version retravaillée, adaptée à la guerre en Ukraine. Il peut être commandé ici.
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