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Parentalité positive

Comment s’y prendre avec les enfants qui ont vécu des épreuves difficiles ?

Eva Kestens est pédopsychiatre et consacre son travail aux enfants rencontrant des difficultés émotionnelles et comportementales, souvent causées par un traumatisme. Avec son équipe, elle rêve et œuvre à une société sensible aux traumatismes, dans laquelle les enfants ayant vécu des traumatismes reçoivent la compréhension et le soutien qu'ils méritent. Elle apporte une contribution cruciale au « Bijou de Ville », notre lieu de reconnaissance.

soutien d'un parent à un enfant steun van een ouder aan een kind

Le traumatisme répété chez l'enfant

« La plupart des gens peuvent se représenter ce qu’est un traumatisme lié à des événements bouleversants comme un attentat terroriste ou une catastrophe naturelle, explique Eva Kestens. C’est ce que nous appelons un traumatisme aigu : une expérience ponctuelle et accablante qui peut avoir un profond impact. Mais, quand on parle de traumatismes chez les enfants, il s'agit plus souvent de violence domestique, de négligence ou de maltraitance, qui ont souvent un effet important et durable sur leur développement. »


Que produit un traumatisme répété chez l’enfant ?

Les enfants sont en plein développement et sont particulièrement influencés par leur environnement. « Leur cerveau est comme une éponge qui absorbe intensément les expériences positives, mais aussi les expériences négatives. Cela peut contribuer à un système nerveux hypersensible : les enfants réagissent alors plus fortement à des situations qui semblent insignifiantes pour les autres. Ils peuvent exploser rapidement ou être extrêmement en retrait. »

« Les enfants qui ont vécu des traumatismes ont besoin de temps pour établir la confiance. »

Eva Kestens, pédopsychiatre

Le comportement d'un enfant est souvent le signal que quelque chose ne va pas : « Les enfants qui ont vécu un traumatisme peuvent se comporter de manière extrêmement obéissante ou être très agités. Leur système nerveux déréglé par leurs expériences en est la cause. Il est donc important de ne pas seulement regarder le comportement mais aussi les causes derrière. »


Le rôle des adultes

Les enfants ayant vécu des traumatismes ont souvent un cadre de référence différent en ce qui concerne la confiance et la sécurité. « Quelqu’un qui grandit dans un environnement insécurisant a souvent du mal à faire confiance aux adultes, même si ces adultes sont dignes de confiance, souligne Eva Kestens. Soyez patient et ayez conscience que ces enfants ont besoin de temps pour établir la confiance. »

« Nous pouvons jouer un rôle important dans leur rétablissement. »

Eva Kestens, pédopsychiatre

Comment soutenir les enfants ?

« Il n'y a pas de méthode standardisée, précise Eva Kestens. Le traumatisme chez les enfants est un problème complexe et profond qui demande une approche attentive et empathique. En observant attentivement le comportement des enfants, en écoutant leurs besoins et en étant patients dans la construction de la confiance, nous pouvons jouer un rôle important dans leur processus de rétablissement. »

7 conseils pratiques de la pédopsychiatre Eva Kestens

  1. Accordez à vous-même et à l'enfant le temps de découvrir ce qui pourrait être à l'origine de son comportement.
  2. Ne vous imposez pas comme un « adulte en qui avoir confiance ». Faire confiance n'est pas si évident pour un enfant qui a vécu des traumatismes.
  3. Cherchez ensemble des solutions pratiques à ses besoins et à ses peurs.
  4. Offrez-vous les conditions pour avoir l’esprit serein : souvent, si vous êtes calme, l'enfant le sera aussi.
  5. Élaborez avec l'enfant une liste de personnes qui composent son « équipe de survie » : quelles sont les personnes qu’il ou elle considère comme importantes et en qui il ou elle a confiance ?
  6. Dosez les compliments : ne les rendez pas trop gros. Notez-les pour que l'enfant puisse s'y référer plus tard.
  7. Dans chaque communication avec l'enfant, faites ce que vous dites et dites ce que vous faites.

Eva Kestens, pédopsychiatre

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