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Familles en Belgique

Les premiers parents Simba commencent à accueillir des tout-petits

Après de longs mois de travail, nous sommes heureux de vous présenter le fruit de nos efforts : depuis le premier avril, nos premiers parents Simba accueillent de jeunes enfants. Si ce projet pilote innovant tient ses promesses, nous pourrons lancer une toute nouvelle forme d'accueil qui permettra d’offrir la chaleur et la sécurité d'une vraie famille à des centaines d'enfants en Belgique.

Simba ouder

Chez SOS Villages d’Enfants, nous savons combien les soins et l’amour d’une famille sont essentiels pour les enfants, et plus encore pour les plus jeunes d’entre eux. C’est pourtant à ce niveau que le bât blesse : en Belgique, la façon dont on accueille les bébés et les tout-petits qui ne peuvent plus grandir avec leurs parents est rarement adaptée aux besoins spécifiques de ce groupe d'enfants très vulnérables. Avec des conséquences qui les poursuivront tout au long de leur vie.

« All you need is love… »

Comme l’explique Céline Alvarez, experte en développement de l’enfant, le cerveau d’un tout-petit « a besoin de l'amour de l'autre pour se développer correctement. Parce qu'il se sent exister dans notre regard, parce qu'il est câliné, parce qu'il est aimé ; le cerveau de cet embryon social mature et développe ses pleins potentiels ».

Chaque fois que naît un enfant, c’est aussi un parent qui vient au monde.

Céline Alvarez

Des propos que viennent confirmer les recherches scientifiques : sans amour, un enfant ne peut pas grandir. Nous vous l’avons d’ailleurs déjà expliqué dans d’autres éditions de notre magazine. Grâce à notre nouvelle forme d’accueil, nous souhaitons justement améliorer cet aspect capital de la prise en charge des plus jeunes.

Jusqu’à quinze enfants

En Flandre, lorsque les enfants ne peuvent plus grandir avec leurs parents, il leur arrive souvent d’être hébergés au sein de grandes collectivités. Les chiffres les plus récents montrent que, en 2016, 911 enfants de moins de six ans vivaient en institution. Ils y grandissent généralement dans des groupes de dix à quinze enfants et sont accompagnés par un nombre à peu près égal d’éducateurs.

Mais nous voyons de plus en plus d’acteurs de l’Aide à la jeunesse prendre conscience que cette forme d’accueil n'est pas adaptée aux besoins des petits. Emmaüs, acteur majeur dans ce secteur, le remarque aussi :

« La prise en charge de jeunes enfants dans des collectivités comporte le risque de les voir développer des formes néfastes d’attachement. Si ce risque se concrétise, il peut avoir un impact sur les capacités sociales des jeunes, avec des conséquences durables à l’âge adulte. Ce n’est pas particulièrement lié aux efforts déployés par les éducateurs, mais plutôt au fait qu’ils ne peuvent pas être présents en permanence pour les enfants. Même si les institutions font de leur mieux, cela ne suffit pas toujours pour les tout-petits. Elles ne peuvent en effet pas leur offrir la chaleur d’un cadre familial ou la stabilité et la confiance d’une figure parentale. »

Les familles d’accueil comme alternative ?

Nous sommes convaincus que les familles d’accueil représentent une bonne alternative ! Le problème est qu’il n’y en a pas assez. Selon Pleegzorg Vlaanderen, l’organisme chargé des familles d’accueil en Flandre, 324 enfants de zéro à six ans sont ainsi sur liste d’attente.

L'enfant se sent exister dans notre regard.

Pleegzorg Vlaanderen

De plus, pour les petits qui sont en situation familiale difficile et qui souffrent de troubles du comportement, la prise en charge par une famille d’accueil n’est pas toujours la solution la plus adaptée. Les parents d’accueil sont souvent des volontaires, et ils n’ont donc pas nécessairement une formation leur permettant d’accompagner correctement ces enfants en difficulté.

« Le système d’accueil familial actuel ne garantit pas assez de stabilité aux enfants qui ont un lourd passé derrière eux », souligne Pleegzorg Vlaanderen.

« Les familles d’accueil ont pris en charge trois cents enfants ces six dernières années. 29 % de ces placements ont pris fin prématurément : un pourcentage comparable aux chiffres de l’étranger, mais qui n’en reste pas moins très élevé. Dans 71 % des cas, les problèmes de comportement étaient la cause principale de ces ruptures prématurées. »

Il est donc très important que les parents d’accueil aient un bagage pédagogique suffisant pour permettre à ces enfants de grandir en paix. Or, tout le monde ne l’a pas forcément.

Le chaînon manquant

C’est là qu’interviennent nos parents Simba, qui prennent soin de deux à quatre enfants. Leur bagage professionnel leur permet de gérer des comportements plus difficiles. Il s’agit en effet de professionnels spécialisés dans la prise en charge des jeunes enfants, qui disposent de toutes les compétences pédagogiques requises. Et, outre leur personnalité et leurs connaissances, ils disposent aussi du temps nécessaire pour offrir aux enfants tous les soins et l’attention dont ils ont besoin.

Les parents Simba sont des adultes de référence auxquels les enfants peuvent faire confiance. Ils leur offrent la stabilité nécessaire pour nouer des relations saines et accordent la priorité à leur développement. Ce sont généralement des couples ou des duos dont l’un des deux partenaires travaille pour SOS Villages d’Enfants. L’autre parent prend une part active au projet mais peut également poursuivre sa propre carrière.

Un parent qui vient au monde

Les parents Simba construisent aussi une relation solide avec les parents biologiques des enfants. Grâce à l’aide d’un coach familial, ils essaient d’amorcer un changement positif dans la situation familiale des tout-petits. Ils tentent également de renforcer les parents dans leur rôle car, chaque fois que naît un enfant, c’est aussi un parent qui vient au monde.

Ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui y parviennent.

parents Simba

L’objectif est que chaque enfant puisse retourner vivre chez lui en toute sécurité au bout d’un an et demi maximum. Lorsque les parents sont en mesure d’assurer cette sécurité, la famille biologique reste en effet le meilleur endroit où l’enfant peut grandir.

The sky is the limit

Bien sûr, nous ne développons pas ce projet seuls. L’Aide à la jeunesse, Pleegzorg Vlaanderen, l’agence Kind en Gezin et bien d’autres acteurs suivent de très près cette initiative. Nous partageons tous la certitude que nous pouvons changer la manière dont nous organisons l’accompagnement des enfants, en mettant davantage l’accent sur leurs besoins spécifiques.

Notre souhait est que, d’ici quelques années, des centaines d’entre eux grandissent au sein d’une famille d’accueil sûre et professionnelle, et ce, malgré leur situation familiale difficile.

Si le travail de nos parents Simba porte ses fruits, nous fournirons ainsi un modèle dont pourront s’inspirer les autres acteurs de l’Aide à la jeunesse.

Car, comme le disait Steve Jobs : « Ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui y parviennent. »

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