« J'ai vu un enfant dessiner des bombes et des armes… C'est à cet instant que j'ai réalisé que je pouvais faire plus »

Gilles était déjà bénévole dans le centre d’accueil pour réfugiés ukrainiens de Kessel-Lo (Louvain), mais il a pris conscience qu'il souhaitait en faire plus en devenant accompagnateur dans notre espace dédié aux enfants. Chaque semaine, Gilles garantit donc à un petit groupe d'enfants un lieu sûr dans lequel ils peuvent s'amuser et exprimer ce qu’ils ressentent. Ici, les enfants peuvent jouer avec leurs pairs, mais les accompagnateurs sont aussi attentifs à leur bien-être. Ils offrent ainsi un peu de structure à ces enfants dont l’univers a été complètement chamboulé : « Ces enfants doivent déjà porter un sac à dos plus lourd que les autres enfants de leur âge. Il est bon de les extraire de cette dure réalité pendant une heure et demie. Dans ce lieu, ils peuvent tout oublier pendant un instant et redevenir vraiment des enfants. »

En plus d’une structure, Gilles essaie aussi de redonner aux enfants un peu d'autonomie : « Beaucoup de décisions ont été prises sans qu’ils puissent intervenir. Ils ont dû simplement suivre le mouvement car ils étaient ″juste″ des enfants. Ici, ils peuvent décider de ce qu'ils ont envie de faire. C’est vraiment un moment rien qu’à eux pendant lequel ils sont les seuls à être au centre. »

Pour Gilles aussi, cette séance est un moment reposant dans sa semaine : « Vous développez un certain lien avec les enfants. Le lundi et le mardi, je commence déjà à penser au mercredi, car je les reverrai ! » Gilles peut maintenant mettre quelques visages sur l’ensemble de la population ukrainienne. « Désormais, quand je lis les actualités, il ne s’agit plus seulement de milliers de réfugiés mais de ″mes″ six enfants. »