À propos de SOS Villages d'Enfants

Travailler main dans la main avec les familles

24/09/2021 - Lorsqu’elle est en mesure de leur fournir des soins, de l’affection et de la sécurité, la famille d’origine offre aux enfants des fondations solides sur lesquelles construire leur vie. C’est pourquoi nous travaillons avec des milliers de familles confrontées à des situations difficiles, ainsi que leurs communautés, pour développer ensemble leurs forces et créer un cadre familial stable et sécurisant.

Dossier magazine sept 2021_5

© Alea Horst

Offrir ensemble un lieu sûr

Tout parent souhaite offrir à ses enfants l’environnement le plus épanouissant dans lequel grandir. Mais, malgré leurs efforts, les familles peuvent se retrouver face à des obstacles difficiles à surmonter seules : absence de l’un ou des deux parents, difficultés financières, problèmes de santé, discrimination… Il peut aussi s’agir de risques liés au climat politique ou environnemental : le manque de services essentiels, les normes culturelles, les inégalités entre les genres, les conflits armés ou encore les catastrophes naturelles. Tous ces facteurs peuvent peser sur les capacités des familles, qui sont alors plus exposées au risque de ne pas pouvoir offrir un cadre de vie sûr et adapté au développement de leurs enfants.

SOS Villages d’Enfants International accompagne individuellement ces familles dans les difficultés qu’elles rencontrent et les soutient pour qu’elles puissent améliorer leur situation. Nous gardons toujours à l’esprit trois objectifs :

  • Développer avec les familles les compétences nécessaires pour prendre en charge leurs enfants de façon autonome ;
  • Renforcer l’environnement familial pour permettre aux enfants de se développer sainement, jouir de leurs droits et devenir acteurs de la société ;
  • Encourager les communautés à agir durablement en faveur de la prise en charge des enfants.

« Le changement appartient à la famille »

Nous collaborons de près avec chaque famille que nous accompagnons afin d’identifier les défis auxquels elle fait face et nous travaillons ensemble pour créer un « plan de développement » personnalisé et inspiré de ses forces.

« Le plan est réalisé par la famille avec l’aide d’un travailleur social. Ils déterminent ensemble quelques objectifs. Les objectifs doivent venir de la famille elle-même », explique Sophie Huguenet, coordinatrice du programme Ŝanĝo qui renforce 2 089 familles en RD Congo et au Burundi. « Nous voulons rendre la famille actrice de l’intervention », complète Nicolas Duprez, responsable pédagogique du projet Le Séquoia à Houffalize qui accompagne 16 familles à domicile. « Nous travaillons sur base des objectifs fixés par le mandant – le service d’aide à la jeunesse ou le service de la protection de la jeunesse – et nous nous plaçons “à côté” de la famille pour l’aider à réaliser les changements demandés. »

© Katerina Ilievska

Tout parent souhaite offrir à ses enfants l’environnement le plus épanouissant dans lequel grandir.

Dans le cadre d’un accompagnement, « nous rencontrons les parents, les enfants et éventuellement le réseau et les personnes impliquées dans la vie des enfants », souligne Nicolas Duprez. Nous considérons qu’il est essentiel d’établir avec la famille une relation basée sur la confiance, la collaboration, le respect et la transparence. « Nous intervenons en triangulant avec la famille et le mandant. Cela permet d’être dans la collaboration et le dialogue. » La parentalité peut être un sujet difficile à aborder pour ces parents, car il a été considéré que leur environnement familial ne permet pas d’assurer totalement la sécurité ou le bon développement des enfants. « Nous débutons parfois notre intervention dans un moment de grandes turbulences pour la famille. Il s’agit d’un moment délicat mais qui peut s’avérer propice au changement. Nous rappelons toujours à la famille que le changement lui appartient. »

Une fois le plan de développement clairement établi avec les familles, nous mettons en place avec elles des activités adaptées à leurs objectifs. Nous travaillons par exemple sur :

  • L’accès aux services essentiels ;
  • L’autonomisation économique ;
  • Le renforcement des compétences parentales.

Soutenir les familles sur le chemin de l’autonomie

Il arrive que les familles n’aient pas accès aux services les plus essentiels et ne soient dès lors pas en capacité de répondre aux besoins de leurs enfants. Nous soutenons alors les familles de manière temporaire et dégressive pour qu’elles puissent par exemple bénéficier de soins de santé, d’un logement décent ou que leurs enfants puissent accéder à une éducation. Dans notre projet Le Séquoia, cela peut impliquer d’accompagner les parents au CPAS, à l’école ou encore au centre PMS.

Ce soutien dans l’accès aux services va régulièrement de pair avec un accompagnement vers l’autonomisation économique. Créer des opportunités économiques donne aux familles la possibilité d’améliorer durablement les conditions de vie de leurs enfants. Dans de nombreux pays, nous proposons aux adultes des formations professionnelles ou un appui matériel pour le lancement d’une activité génératrice de revenus.

Plusieurs familles du programme Ŝanĝo se forment en boulangerie.

Des clubs des droits de l’enfant et une communication non violente

Les travailleurs sociaux et les familles mettent aussi en place ensemble des activités de soutien à la parentalité afin qu’elles puissent construire un environnement protecteur, chaleureux et stimulant. Celles-ci sont choisies en fonction des besoins exprimés par la famille et comprennent souvent une sensibilisation des parents à la pédagogie positive, aux droits de l’enfant et à sa participation au sein de la famille. « Des clubs des droits de l’enfant sont aussi organisés dans le programme Ŝanĝo pour permettre aux jeunes eux-mêmes de s’informer sur leurs droits et leurs responsabilités », ajoute Sophie Huguenet.

« Nous travaillons avec la famille dans la collaboration et le dialogue. »

Nicolas Duprez, responsable pédagogique du projet Le Séquoia

Nicolas Duprez : « Deux intervenants du Séquoia rencontrent chaque semaine le jeune et sa famille au domicile. Nous travaillons ensemble sur quatre grands axes : l’éducation, la communication, les relations et l’organisation familiale. Nous cherchons notamment à améliorer la communication entre les membres de la famille, en introduisant la communication bienveillante et non violente, et travaillons sur le renforcement des relations intrafamiliales. » Pour y parvenir, « l’entretien est notre méthode principale d’intervention, qu’il soit individuel, familial ou avec la fratrie. Nous pouvons utiliser des outils “médias” pour favoriser les échanges et créons des outils pédagogiques et éducatifs avec les familles, explique Nicolas Duprez. Nous pouvons aussi réaliser des ateliers pratiques. Par exemple, si un parent rencontre des difficultés à préparer ses enfants le matin pour les emmener à l’heure à l’école, nous pouvons participer à un lever et l’accompagner afin d’identifier ensemble, en “situation réelle”, ce qui fonctionne ou non. »

« Il faut tout un village pour élever un enfant »

« Nous travaillons aussi avec les familles pour développer leur réseau et tisser du lien, tant au niveau de l’environnement familial que social, professionnel ou associatif », souligne Nicolas Duprez. Car impliquer le réseau et la communauté contribue à construire un climat général sûr et épanouissant pour les enfants et à inscrire les changements dans la durée.

Nous sensibilisons notamment les communautés à la protection des enfants, au signalement des cas d’abus ainsi qu’à la vie associative et à la solidarité. « Au Burundi, la communauté a participé à la construction de maisons pour les familles, illustre Sophie Huguenet. Nous soutenons les communautés locales afin qu’elles leur fournissent un appui : il peut s’agir de regroupements de ménages, d’organisations à base communautaire (petites associations de bénévoles qui souhaitent aider leur communauté), d’associations villageoises d’épargne et de crédit… En parallèle, nous encourageons les familles à les rejoindre pour pouvoir compter sur leur soutien. »

Au Burundi, la communauté s’entraide afin de construire des logements décents.

La famille redevient capitaine de son propre navire

À partir de quand estime-t-on que la famille peut se passer de notre accompagnement ? « Lorsqu’il n’y a plus de danger pour le développement de l’enfant, explique Nicolas Duprez. Souvent, nous remarquons que la famille est sur la bonne voie lorsqu’elle réfléchit aux solutions dont nous discutons ensemble en dehors de nos rencontres, tente de les appliquer et les adapte à la réalité. » Nous nous réunissons régulièrement avec la famille pour échanger sur son trajet d’évolution de façon ouverte et transparente. Une fois que les travailleurs sociaux ont évalué sa capacité à assurer une prise en charge sécurisante et à répondre aux besoins essentiels de ses enfants, SOS Villages d’Enfants peut se retirer.

« Les membres de la famille sont les véritables acteurs du devenir de l’enfant. »

Nicolas Duprez, responsable pédagogique du projet Le Séquoia

« Les membres de la famille sont les véritables acteurs du devenir de l’enfant. Nous apportons une petite pierre à l’édifice mais ce sont eux qui génèrent le changement », conclut Nicolas Duprez.



Merci à la Fédération Wallonie-Bruxelles pour son soutien au projet Le Séquoia ainsi qu’à Wallonie-Bruxelles International (WBI), la Direction Générale de la Coopération au Développement et Aide Humanitaire (DGD), la Fondation Roi Baudouin et la Commune d’Oud-Heverlee pour leur soutien au programme Ŝanĝo. Merci aussi à notre partenaire Swift, qui contribue à améliorer l’accompagnement des familles du programme Ŝanĝo en soutenant le volet digitalisation.

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