Sofiya, blessée dans les bombardements en Ukraine, veut courir à nouveau
222 enfants sont morts ou ont été blessés en Ukraine
entre le 1er mars et le 31 mai 2025 – c’est trois fois plus qu’au trimestre précédent.
Vous aussi, vous voulez aider des enfants blessés comme Sofiya à courir à nouveau ?
Faites un don pour que nous puissions accompagner d'autres enfants sur le chemin de la guérison.Sofiya fait partie des milliers d’enfants qui ont été blessés depuis le début de la guerre en Ukraine. Suite à un bombardement, elle a failli perdre l’usage de ses jambes… et sa joie de vivre. Grâce à SOS Villages d’Enfants Ukraine, elle a réappris à marcher. Aujourd’hui, elle rêve d’avoir un chien et de se remettre à courir avec lui !
Au début de l'année 2023, un an après l'invasion de l'Ukraine, la ville natale de Sofiya (11 ans), dans l'est de l'Ukraine, a été violemment attaquée par des tirs de roquettes. Dans son quartier, un immeuble s'est effondré, projetant des gravats sur sa maison. Au moins un enfant est mort, et de nombreuses personnes ont été piégées et blessées. Sofiya en fait partie.
Les sauveteurs ont trouvé Sofiya dans un état critique. La fillette a été écrasée sous une dalle de béton et a perdu énormément de sang. Ses deux jambes étaient si gravement blessées que les sauveteurs n'ont pas pu la soulever d'un seul coup.
Sofiya a passé cinq mois à l'hôpital, complètement immobile et sans volonté de vivre.
Des étincelles d'espoir
Au centre de rééducation, Sofiya est accompagnée de sa mère. « Lorsque Sofiya s'est blessée, mon cœur s'est brisé en mille morceaux », raconte sa mère. « Mais je savais que je devais rester forte pour donner toute ma force à ma petite fille. Elle était allongée à l'hôpital et me disait : Maman, je ne veux pas vivre ». La mère de Sofiya s'arrête brusquement de parler. Ses yeux se remplissent de larmes, sa gorge se noue. Elle détourne le regard en ravalant ses larmes.
« C'était ma catastrophe », poursuit-elle après quelques instants. « J'ai gardé ma tristesse pour mes moments de solitude. Quand Sofiya était réveillée, je me concentrais sur le fait de lui donner toute ma force pour la relever mentalement et physiquement. Je savais qu'elle en avait besoin pour retrouver la sienne, pour qu'elle puisse commencer à se lever, à marcher et à être à nouveau en bonne santé. »
Ne pas baisser les bras
Sofiya se lève et marche autour de sa mère. À la fin du printemps 2023, avec l'aide financière de SOS Villages d'Enfants, Sofiya est venue pour la première fois au centre de rééducation – en fauteuil roulant. Au cours de ce premier cycle de rééducation, la fillette a commencé à utiliser un déambulateur, puis des béquilles.
Aujourd'hui, Sofiya peut marcher en s'appuyant occasionnellement sur sa mère. Elle boite beaucoup, ce qui ralentit ses mouvements, mais ses yeux pétillent d'une joie propre aux enfants.
Une scolarité interrompue par la guerre
Lorsqu'on lui demande si elle aime l'école, la jeune fille répond avec un sourire malicieux, en fronçant le nez : « Je ne suis pas vraiment une grande fan de l'école. » Sofiya suit ses cours en ligne. Sa scolarité, tout comme son enfance, a été gravement interrompue par la guerre.
« Il y a de bonnes choses à l'école », dit Sofiya en hochant la tête pour raconter ce qu'elle aime. « J'aime dessiner et peindre. J'aime coller du papier. J'aime dessiner les gens, mais les visages me posent problème. Heureusement, je suis assez persévérante, alors je continue à dessiner des visages et je sais que j'y arriverai. »
Redevenir soi-même
« J'aime aussi jouer à des jeux sur mon smartphone avec mes camarades de classe. Ça compte comme de l'école, non ? » demande Sofiya en riant. Son téléphone, ainsi qu'un ordinateur portable pour l'aider à suivre les cours en ligne et quelques vêtements de saison, ont été fournis par SOS Villages d'Enfants.
Sa maman sourit en soupirant. « Je la laisse jouer parce que c'est le seul moment qu'elle passe avec ses camarades de classe et que l'on peut considérer comme de la socialisation. Lorsqu'elle était à l'hôpital avec ses jambes vissées et ses tiges, Sofiya n'a pas voir ou être en contact avec ses amis pendant cinq mois. »
La maman de Sofiya se remet à pleurer, avant de continuer : « Il a fallu du temps pour lui remonter le moral, mais aujourd'hui, elle est redevenue elle-même. Sofiya est une élève assez indépendante, et je ne l'aide que lorsque je remarque qu'elle a des difficultés. Je vois qu'elle a surtout besoin d'aide en anglais et en mathématiques. Pour être honnête, je serais plus heureuse si l'anglais et les mathématiques étaient ses plus gros problèmes en ce moment. »
Sofiya pourra courir à nouveau !
« Oh, j'oubliais », reprend Sofiya. « J'aime aussi dessiner des chats et des chiens, surtout des chiens. Et je veux aussi avoir un chien. Un Jack Russel Terrier, comme Patron (ndlr : Patron est un chien de détection appartenant à l’armée ukrainienne). Mon chien sera comme lui, fidèle, utile et courageux. Maman dit que je pourrai avoir un chien comme ça quand j'aurai fini ma rééducation et que je serai suffisamment en forme pour le promener. Je sais que les Jack Russel Terriers ont beaucoup d’énergie. On ne peut pas juste promener un chien comme ça, il faut le faire courir », ajoute Sofiya en riant : « Et je veux courir. À nouveau. »
Les rires de la petite fille font sourire sa mère. « Après tout ce que Sofiya a vécu, après tout ce que notre famille a vécu, je n'ai plus beaucoup de force. Je dis à ma fille qu'elle doit maintenant se battre pour elle-même et être forte pour son avenir. Je sais qu'elle y arrivera. Sofiya pourra courir à nouveau. »