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Sabine Vermeire: la résilience après un traumatisme

Écrit par Jolien Potemans Jolien le 28 avril 2025

Sabine Vermeire, psychothérapeute et formatrice à l’Interaction Academy, est engagée auprès des enfants, des jeunes, des familles et de leurs aidants. Son expérience dans le domaine de la prise en charge des jeunes en institution l’a amenée à rechercher des moyens d’avoir des conversations significatives avec les jeunes qui ont vécu des expériences profondes et de créer de nouvelles pistes vivables.

Une découverte à Bornéo : les perles comme symboles d'histoires

Lors d’un voyage à Bornéo, Sabine a découvert une tradition mondiale autour des perles qui symbolisent et documentent les expériences et les histoires. C’est ce qui l’a incitée à utiliser les perles avec les jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. "Les colliers de perles constituent une ligne de vie, chaque perle représentant une histoire", explique Sabine. Par ce biais, elle aide les jeunes à saisir l’histoire de leur vie et à la rendre cohérente. Chaque moment important, qu’il soit joyeux ou douloureux, trouve une place tangible dans leur collier de perles, ce qui les aide à retrouver un sentiment de cohérence et d’emprise.

 

Sentiment d’autorité

Sabine explique que les jeunes ayant un passé traumatique ont souvent l’impression de ne plus avoir d’influence sur leur propre vie et leurs relations. "Lorsque nous rassemblons des perles, ils retrouvent peu à peu un fil conducteur dans l’histoire de leur vie", explique-t-elle. Ce processus leur redonne non seulement le sens de l’action, mais reconnaît également les efforts qu’elles ont déployés pour survivre. La superposition et les multiples facettes de ces histoires les aident à retrouver une identité plus riche et multicolore.

 

"Les colliers de perles constituent une sorte de ligne de vie. Chaque perle représente une histoire, un moment ou une expérience dans la vie d'un jeune".

Sabine Vermeire, Psychothérapeute et formateur à l'Académie Interaction

Reconnaissance et signification

"Beaucoup de jeunes ont l’impression que tout leur arrive sans qu’ils puissent le contrôler", déclare Sabine. La reconnaissance de leur souffrance est cruciale. Ce n’est que lorsque leurs expériences sont prises en compte sur le plan relationnel et social qu’ils ont à nouveau le sentiment d’avoir une place dans la société. Le projet Stadsjuweel répond à ce besoin en rendant visibles les multiples facettes des histoires des survivants des traumatismes de l’enfance.

 

Le projet Stadsjuweel 

Le projet Stadsjuweel, dans le cadre duquel des enfants, des jeunes et des adultes ayant subi des traumatismes pendant leur enfance travaillent ensemble à la création d’une œuvre d’art, est axé sur la reconnaissance. Les survivants fabriquent des perles qui représentent leur douleur, leur résistance et leurs sources de soutien. Ces perles ne sont pas seulement des œuvres d’art, mais des symboles des histoires que les jeunes portent en eux. Le projet rompt le silence autour des traumatismes de l’enfance et invite tout le monde, jeunes et moins jeunes, à participer. Le message est clair : "Je ne suis pas seul". L’approche de Sabine souligne l’importance de reconnaître, de donner un sens et de rendre à nouveau visibles leurs efforts pour s’en sortir et leurs sources de soutien, afin que le traumatisme ne soit plus la seule chose qui définisse les survivants. 

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