Omar, réfugié : Le combat d’un père pour ses filles*
L’Espace dédié aux enfants
L’Espace dédié aux enfants propose un cadre sûr aux enfants en centre d’accueil, où ils peuvent jouer, apprendre et se reposer. Il offre aussi un peu de répit aux parents, dans un contexte souvent difficile.*Pour des raisons de confidentialité, nous utilisons un pseudonyme et avons omis les détails permettant d’identifier notre témoin.
Depuis l’Espace dédié aux enfants mis en place par SOS Villages d’Enfants au Petit Château, Omar*, réfugié mauritanien, témoigne de son parcours pour échapper à une société où les traditions sont incompatibles avec ses convictions de père. Une histoire de courage, d’amour et de résistance contre les mutilations génitales féminines et les mariages forcés.
Issu d’une famille arabe influente, Omar a fait le choix d’emprunter un autre chemin. Contre la volonté de sa famille, il a d’abord épousé une femme africaine. Mais le vrai combat a commencé à la naissance de ses filles. Sa famille exigeait que celles-ci soient excisées et préparées à un mariage précoce, comme le veut la tradition. Pendant des années, sa belle-mère, progressiste, les a protégées. Mais, suite à son décès, la pression a redoublé.
À la naissance de leur fils, né avec une maladie grave, Omar et sa femme ont mis le cap sur l’Espagne, en quête de soins médicaux urgents. Leurs filles ont alors été placées temporairement chez un membre de la famille, mais les menaces ne se sont pas fait attendre. Omar est donc rentré au pays pour négocier avec sa famille, avec l’aide d’une organisation spécialisée dans la défense des droits des femmes. Sans succès.
C’est pourquoi il demande aujourd’hui l’asile en Belgique, non pas pour des raisons politiques, mais pour protéger ses enfants. Au sein du centre d’accueil, il apprécie le soutien apporté par l’Espace dédié aux enfants de SOS Villages d’Enfants : « C’est sécurisé, c’est propre, c'est ça que nos enfants doivent apprendre », explique-t-il. « Parfois, on a juste besoin qu’ils aient un endroit sûr pour jouer, pendant que nous prenons des décisions difficiles. On ne peut pas juste laisser nos enfants à quelqu’un qui a peut-être lui-même des traumatismes. » Omar garde espoir tout en restant lucide.
« Mon objectif est clair : protéger mes filles. C’est la base de tout. »
Omar