Mettre les enfants en confiance grâce aux animaux
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Comme tous nos collègues, Lyne fait chaque jour de son mieux pour que les enfants se sentent vus et entendus. Vous pouvez les aider à y arriver.Sur le même sujet
Enfant, Carolien a subi des abus et des maltraitances. Aujourd'hui, avoir un chiot fait partie de sa thérapie.Depuis mars 2024, Lyne fait partie de l’équipe de Chantevent. Au début, elle a eu du mal à établir un véritable contact avec certains jeunes pour qui le face à face était trop confrontant. Jusqu’à ce qu’elle découvre la zoothérapie, une méthode alternative pour amener les enfants à prendre confiance en eux et à s’exprimer grâce aux animaux.
« Je me suis rendu compte que parfois c'était compliqué de mobiliser les jeunes, » raconte Lyne, psychologue à Chantevent. « Je proposais des ateliers mais ça ne marchait pas. Alors je me suis dit, il faut que je trouve une autre manière. »
Passionnée d’animaux, elle commence alors une formation en médiation animale et en zoothérapie. Aujourd’hui, elle propose aussi bien des animations de groupe que des sessions individuelles, notamment avec des lapins et des chiens.
Une alternative aux séances de psy
La zoothérapie présente de nombreux avantages quand on travaille avec des enfants. En particulier quand ils ont vécu des traumatismes complexes. « Il y a souvent un attrait pour les animaux chez les enfants, mais cela fonctionne bien avec les enfants qui n'en peuvent plus de voir des psys classiques. »
Le contact avec l’animal est bénéfique à plusieurs niveaux : « Il est prouvé scientifiquement que ça diminue l'anxiété. L’animal est aussi un être vivant qui ne juge pas, et qui est souvent agréable au toucher. »
Un moyen d’aborder des sujets difficiles
Les zoo-animations de Lyne rencontrent un grand succès. L’attention étant portée sur l’animal, l’animation se déroule beaucoup plus facilement. Aussi et surtout quand les sujets abordés sont assez lourds, comme les violences sexuelles.
« Quand je viens avec des animaux, ça allège beaucoup l'ambiance, ça crée un climat de détente, de jeu. »
Lyne, psychologue à Chantevent
Tout le monde veut avoir son tour avec l’animal, et les enfants et les jeunes participent sans avoir la pression de répondre à des questions. « C'est plus léger, les enfants se confient plus facilement et sont moins dans la réflexion. Ils partagent plus naturellement. »
« Aujourd’hui, j’animais un atelier sur l’inceste avec deux lapins. Les lapins, ce sont des proies, ce sont des animaux qui ont vite peur. Quand on travaille avec eux, il faut instaurer un certain climat, » explique la thérapeute.
… et d’appendre la notion de consentement
« Quand les enfants arrivent pour l’atelier, je leur dis d’enlever leurs chaussures, pour être plus ancrés. Ensuite, on fait un peu des exercices de respiration, puis on vient avec le lapin sur les genoux. Ca les oblige à se poser et à être calme. Et puis c'est doux, ça crée un environnement très cocon. »
L’animal fait office de miroir pour l’enfant, une manière d’envisager son corps et celui des autres. À l’aide d’un stéthoscope, les enfants sont invités à ausculter le lapin pour écouter battre son cœur, puis celui des autres enfants : « On travaille la notion de consentement, de rapport à l'autre, et on les met directement en pratique avec l'animal, » explique Lyne.
Une autre manière d’être vu et entendu
Selon la psychologue, le contact avec les animaux renforce aussi leur estime d'eux-mêmes : « Rien que le fait que le lapin vienne vers eux, il y en a qui se disent "Oh, il vient vers moi, c’est qu’il m'aime bien alors... Il m’a vu, il m’a entendu. Il est là." »