Aller au contenu

La sécurité des enfants dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile est menacée

Écrit le 16 décembre 2025

Cinq années de recherche en Belgique
montrent que les enfants grandissent dans des conditions dangereuses dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile.
Notre espace dédié aux enfants
apporte calme et sécurité aux enfants de 3 à 6 ans.
Aidons les enfants à grandir en toute sécurité
Ensemble, nous pouvons faire la différence.

Le message du récent rapport « Droits de l'enfant et sécurité : les bases de la politique d'accueil » est clair : les enfants dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile ne sont pas toujours en sécurité. Mais l'étude montre également ce qui fonctionne : les espaces adaptés aux enfants s'avèrent être un moyen important de renforcer leur sécurité et leur développement. À Bruxelles, SOS Villages d'Enfants a mis en place ce type d’espace au Petit-Château.

Une conclusion sévère après cinq ans de recherche

« Dans les centres d'accueil, on voit le meilleur et le pire de l'être humain », explique Katja Fournier, chercheuse à la Haute École Odisee, qui s'intéresse depuis vingt ans à l'asile et à la migration. Au cours des cinq dernières années, elle a étudié, avec des collègues de la KdG et du DEI, la situation dans les centres d'accueil belges, en particulier du point de vue des enfants. Ils ont interrogé quelque 200 familles et enfants et accompagné environ 800 employés dans des centres d'accueil.

La conclusion est claire : la sécurité émotionnelle, physique et sexuelle des enfants ne peut être garantie aujourd'hui dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile. Selon Mme Fournier, la situation s'est en outre détériorée. « Nous sommes à un tournant. Soit des mesures sont prises maintenant, soit les drames humains vont se multiplier. »

Des milliers d'enfants en situation de vulnérabilité

Plus de 30 % des résidents des centres d'accueil pour demandeurs d'asile sont mineurs. Il s'agit d'environ 8 000 enfants accompagnés et 1 500 mineurs non accompagnés. Les deux tiers ont moins de douze ans.

Pour beaucoup d'entre eux, un centre d'accueil n'est pas un lieu de transit temporaire, mais un lieu de vie où ils séjournent en moyenne un an et demi, parfois même plus longtemps. C'est une longue période dans la vie d'un enfant. La sécurité émotionnelle, physique et sexuelle des enfants devrait y être une évidence.

Image

« Je ne demande pas le luxe. Je demande de la sécurité. »

Le témoignage d'une jeune fille de 15 ans originaire de Gaza et de sa mère, partagé par le Commissariat aux droits de l'enfant, illustre concrètement le manque de sécurité dans les centres d'accueil. Avant la guerre, la jeune fille menait une vie d'adolescente normale et rêvait de travailler plus tard dans un laboratoire. En Belgique, la famille espérait trouver de la sécurité.

Dans le centre d'accueil, ils ont été confrontés à une réalité différente : une petite chambre qu'ils devaient partager avec une autre famille, peu d'intimité, des douches communes et la peur d'aller aux toilettes la nuit. Étudier s’avère pratiquement impossible : « Il n'y a pas de table. Tout le monde fait ses devoirs sur le lit. » Sa mère résume la situation avec justesse : « Je ne demande pas le luxe. Je demande seulement que mes enfants puissent être en sécurité. »

Ces expériences ne sont pas isolées. Tant le Commissariat aux droits de l'enfant que l'étude montrent que le système d'accueil actuel ne parvient pas à garantir la sécurité de base des enfants. En raison d'un manque structurel de places, d'espace et d'accompagnement, les familles vivent souvent trop à l'étroit, avec trop peu d'intimité et de prévisibilité. Cela nuit à la tranquillité, à la sécurité et au développement, dont les enfants ont justement besoin pour se développer et s’épanouir.

Lorsque la sécurité fait défaut, les problèmes s'aggravent

De nombreux résidents sont gravement traumatisés par la guerre, la violence et l'exil. Dans un contexte où le soutien, la prévisibilité et la tranquillité font défaut, les tensions dégénèrent plus rapidement en conflits. Ce sont les enfants qui en souffrent le plus.

Dans presque tous les centres d'accueil, des récits de violence ont été rapportés : des bagarres et violences intrafamiliales au harcèlement et aux comportements sexuels inappropriés. Tout comme la violence domestique avait augmenté dans les logements vulnérables et surpeuplés pendant les confinements liés à la COVID, les centres d'accueil pour demandeurs d'asile observent des schémas similaires. Lorsque les conditions de vie minimales ne sont pas garanties, l'insécurité augmente, en particulier pour les enfants.

Vers des centres d'accueil adaptés aux enfants et sensibles aux traumatismes

L'étude ne montre pas seulement les problèmes, mais aussi les solutions. Quiconque prend la sécurité au sérieux doit miser sur un accompagnement sensible aux traumatismes, la prévisibilité et une infrastructure qui favorise le calme. Les espaces adaptés aux enfants jouent un rôle crucial à cet égard.

Notre espace dédié aux enfants à Bruxelles
Dans le centre d'accueil du Petit-Château à Bruxelles, SOS Villages d'Enfants a mis en place un tel espace. Les enfants y trouvent un endroit sûr pour jouer, se détendre et s'épanouir. L'espace est aménagé à leur mesure, avec un accompagnement fixe, des rituels, du matériel de jeu et des coins de détente. Les enfants savent ce qui les attend et peuvent choisir eux-mêmes ce qu'ils veulent faire : jouer, construire, dessiner ou simplement ne rien faire.
Image

Ce type d’initiative fait une vraie différence pour le bien-être et la qualité de vie des enfants en centre d’accueil, en leur offrant de l'espace, de l'intimité et un accompagnement sensible aux traumatismes. Ils offrent également prévisibilité et tranquillité aux enfants, tout en favorisant leur développement dans un environnement souvent incertain.