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Gaza : le petit Karam grandit au milieu des décombres

Écrit par Jolien Potemans Jolien le 13 juin 2025

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Karam n’a qu’un an. Son tout premier mot a été « maman », mais la femme qu’il appelle ainsi est sa puéricultrice, « Mama Basma », employée de SOS Villages d’Enfants Palestine. Les sauveteurs ont découvert le nouveau-né en septembre 2024, blessé mais vivant, contre le mur d’une université ; sa mère étant décédée peu après l’accouchement. Aujourd’hui, l’enfant grandit dans le camp de Khan Younis, au milieu des tentes, et est pris en charge par SOS Villages d’Enfants.

Sans maman à Gaza

En dégageant les gravats près de l’université, les secouristes ont trouvé un nourrisson – meurtri, mais en vie. Ils l’ont prénommé Karam, qui signifie « générosité ». Son seul repère maternel est désormais le regard de « Mama Basma ». Karam ne connaîtra jamais sa mère biologique ; elle aurait succombé à ses blessures, conséquence des bombardements incessants.

« Nous ignorons le déroulement exact des faits, raconte Bertil Videt, responsable de la communication internationale de SOS Villages d’Enfants. Nous pensons que la mère, grièvement blessée, a pu mettre son fils au monde avant de mourir. Les détails manquent : la situation était d’une extrême confusion. »

Un premier anniversaire sous tente

En avril dernier, le petit garçon a fêté son premier anniversaire au camp. On lui a coupé les cheveux pour l’occasion, un tailleur lui a confectionné un costume sur mesure et tout le camp a chanté pour lui. « Nous voulions qu’il se sente, ne serait-ce qu’un instant, le petit prince du camp », confie Mama Basma.

39 000 enfants sans parents

Karam n’est malheureusement pas un cas isolé. Selon le Bureau central palestinien des statistiques, depuis le 7 octobre 2023, 39 384 enfants ont perdu l’un de leurs parents ou les deux. L’UNICEF dénombre 17 000 enfants errant sans leur famille, dont près de 2 000 complètement seuls. Les médecins parlent déjà d’une catégorie « WCNSF » - Wounded Child with No Surviving Family - car certains mineurs vivent en permanence à l’hôpital faute de proches pour s’occuper d’eux.

Un accueil saturé mais une détermination intacte

Karam est l'un des 46 enfants du camp vivant sous la responsabilité de SOS Villages d’Enfants Palestine. Après la destruction du village SOS de Rafah en 2024, l’organisation a improvisé cet abri à Khan Younis ; 22 de ces enfants n’ont aucun espoir de réunification familiale. Entre l’eau des puits et un seul repas par jour, l’équipe tente malgré tout de créer des bulles de normalité : thérapie par le jeu, fêtes d’anniversaire, discussions nocturnes pour apprivoiser les cauchemars. Ainsi, même au cœur du chaos, Karam et ses camarades retrouvent, furtivement, un sentiment de sécurité.

Ce déferlement de violence est une violation sans précédent des droits de l'enfant. SOS Villages d’Enfants Belgique appelle à mettre immédiatement fin aux violences subies par les enfants.

Pour en savoir plus :