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Aider les familles à retrouver le pouvoir d’agir : le nouveau défi des assistants sociaux au Burundi

17 assistants sociaux
formés 
900 familles
accompagnées 
3641 enfants
soutenus  
Soutenez des familles burundaises
Aidez des familles à subvenir aux besoins de leurs enfants au Burundi.

Imaginez avoir 6 enfants et ne pas pouvoir leur offrir une vie décente. Devoir vous lever à l’aube pour travailler pendant des heures dans les champs. Trimer 7 jours sur 7 sous un soleil de plomb, pour une bouchée de pain. Rentrer chez vous épuisé.e, sans pouvoir nourrir votre famille à sa faim. Ne pas avoir de draps pour les protéger du froid la nuit, sous le toit de tôle qui fuit. Prier pour qu’ils ne tombent pas malades, car vous n’avez pas assez d’argent pour les soigner.

Pour une grande majorité de Burundais, c’est la réalité du quotidien. Dans ce petit pays voisin du Rwanda et du Congo, 3 personnes sur 4 souffrent de pauvreté multidimensionnelle. Concrètement, cela signifie qu’elles subissent des privations dans au moins 3 dimensions du bien-être, que ce soit la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation, le logement ou encore les moyens de subsistance. Sur une population totale de 14,4 millions d’habitants, ce sont donc des centaines de milliers d’enfants qui grandissent sans les soins dont ils ont besoin pour se développer.

Renforcer les familles pour offrir plus de stabilité aux enfants

Cette réalité, les assistants sociaux de SOS Villages d’Enfants Burundi y sont confrontés tous les jours. Dans les régions de Cibitoke, Muyinga et Gitega, ils accompagnent 900 familles afin qu’elles puissent offrir un cadre de vie sécurisant et tenir compte des besoins affectifs de leurs enfants. Dans une optique d’autonomisation, leur accompagnement psychosocial va de pair avec un soutien à la mise en place d’activités rémunératrices. La plupart du temps, les familles optent pour des activités agricoles, de l’élevage ou un petit commerce.

Notre approche d’accompagnement se veut durable, mais pour certaines familles, il est parfois difficile de la mettre en pratique. Quand on n’est pas apte au travail physique, car trop âgé ou malade, il n’est pas toujours évident de subvenir aux besoins de ses enfants. Les problèmes s’accumulent et peuvent vite sembler insurmontables.

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Passer de sauveurs à facilitateurs 

Face à ces situations, les travailleurs sociaux ont souvent le réflexe de proposer directement des solutions, en définissant eux-mêmes ce qui pose problème chez les familles qu’ils accompagnent. Pourtant, l’expérience prouve que ce n’est pas toujours la meilleure méthode.

Soucieux d’améliorer nos pratiques, nous tentons une autre approche depuis le début de l’année 2024 : nous accompagnons les familles pour leur rendre le pouvoir d’agir et de se remettre en action. Plutôt que d’adopter une posture de sauveurs, SOS Villages d’Enfants Burundi aide les familles à définir elles-mêmes les problèmes qu’elles rencontrent et les réponses qui leur conviennent le mieux pour s’en sortir et offrir de la stabilité aux enfants.

Dans une dynamique empathique et respectueuse du rythme et des ressources internes de chacun, cette approche vient compléter notre démarche, en tenant compte des blessures invisibles des familles et en étant sensible aux traumatismes.

Un accompagnement qui porte déjà ses fruits

« Nous avons amélioré notre façon d’accompagner les familles en les rendant de plus en plus responsables de la recherche des solutions à leurs problèmes, tout en étant près d’eux pour les guider », explique Elysée Ndayishimiye, un des 17 assistants formés au Burundi. Au bout de quelques semaines d’application, tous sont unanimes quant à la plus-value de l’approche, et les exemples concrets ne manquent pas.

« Avant, j’adoptais parfois le modèle du sauveur. Maintenant, j’essaie de conduire la famille à penser aux solutions possibles. »

Joséphine Bigari, assistante sociale à Cibitoke

« Il m’arrivait souvent de payer quelques frais exigés par l’école si l’enfant les demandait à sa mère en ma présence, » explique Joséphine Bigari. « Maintenant, j’essaie de conduire la mère à penser aux solutions possibles. Par exemple, aller s’excuser auprès de la directrice de l’école, faire appel à l’association communautaire d’épargne et de crédit, etc. ». Béatrice Hezagira constate également de grands changements chez un des chefs de famille qu’elle accompagne : « Il a pris en main ses problèmes et a compris que c’est à lui de trouver les solutions au lieu d’attendre les appuis des ONG. »

Des débuts prometteurs qui laissent présager une nette amélioration de la vie de nombreux enfants encadrés par nos équipes au Burundi.

SOS Innovate : une première en Afrique
SOS Villages d’Enfants Belgique a introduit cette nouvelle approche dans ses deux projets de renforcement de la famille, au Burundi et en République démocratique du Congo. Tous nous assistants sociaux sont désormais formés au développement du pouvoir d’agir. C’est la première fois que cette approche est appliquée sur le continent africain