Abbaye historique de Keizersberg : un havre de paix pour les jeunes de Hejmo Plus

Afghanistan, Bruxelles, Louvain - et plus tard, peut-être Mol ou Anvers ? Abasin (17 ans) a déjà fait un long chemin. Dans sa chambre à l'abbaye de Keizersberg (Louvain), cet adolescent a pour la première fois un endroit où il se sent chez lui, parmi des étudiants en colocation. « Je suis extrêmement reconnaissant envers SOS Villages d’Enfants. Ici, c’est paisible, je peux étudier, je peux aller de l’avant. » Son avenir ? Il le voit clairement : « Je veux être infirmier ! ».

Un lit, une armoire, un bureau pour étudier et un lavabo. C’est tout ce dont Abasin a besoin pour se sentir chez lui. « Et le chauffage, c’est important aussi », dit-il en riant. « Ma chambre est grande et calme. Je peux enfin dormir sans bruit, ce qui m’aide à me réveiller à l’heure et à bien étudier. » Cette tranquillité fait toute la différence par rapport à son ancien logement. « Avant, je partageais une toute petite chambre avec deux autres gars. C’était bruyant et agité. Ici, c’est différent. Quinze étudiants vivent dans notre couloir, mais tout le monde est gentil et concentré sur ses études. Parfois, on se croise dans la cuisine. Ils sont curieux de ce que je cuisine et ils ont le droit d’y goûter. Et ça leur plaît ! »

Du rêve au projet

Abasin va à l’école à Bruxelles, où il suit une formation le préparant au service d’étage et à l’entretien ménager. Il fait un stage dans un hôtel à Louvain et les commentaires sont favorables, mais son véritable rêve est ailleurs : « L’année prochaine, je veux commencer la formation des soins de base. Ensuite, je veux devenir infirmier. J’en ai toujours rêvé. C’est un travail formidable : aider les gens. Je pense que ça me correspond. » Abasin rit. « Tu ne penses pas ? »

Le jeune homme est conscient qu’on lui offre des opportunités de construire son avenir. « Mes éducateurs ici, comme Sara, sont vraiment gentils. Ils m’aident pour tout : ma procédure de séjour, prendre des rendez-vous, régler des choses pour l’école » , explique-t-il en riant. « Ils m’envoient des messages pour que je n'arrive jamais en retard. Ils m’aident à dépenser l’argent que je reçois du programme ‘Opgroeien’ pour acheter des manuels scolaires et un ordinateur portable... Ils épargnent même pour nous ! C’est génial, non ? »

Un long voyage

Abasin a fui l’Afghanistan à l’âge de quatorze ans. Son voyage vers la Belgique a duré un an. « J’ai essayé d’arriver ici quatorze fois », raconte-t-il. « C’était particulièrement difficile en Turquie. La police n’arrêtait pas de m’arrêter et de me renvoyer. Mais j’ai continué à essayer, et me voilà, finalement j’y suis arrivé. Je suis si heureux... »

Aujourd’hui, près de trois ans plus tard, il se sent en sécurité en Belgique, ici à Keizersberg, où il peut vivre jusqu’à ses dix-huit ans. Il commencera bientôt à chercher un nouveau logement avec ses éducateurs. « La vie à Louvain est chère, tout comme Bruxelles », dit Abasin. « Peut-être que j’irai à Mol, c’est calme et abordable là-bas. Il y a aussi une école qui propose une formation d’infirmier. »